Nuit polaire est un thriller qui se passe en Antarctique, dans un futur proche, aux alentours de 2040. L’enquête d’Apollon Maubrey sur la disparition mystérieuse d’un homme emmène les lectrices et lecteurs au croisement d’enjeux scientifiques, géopolitiques et écologiques que nul n’aurait imaginé vingt ans plus tôt.
« Nuit polaire » est un thriller comme je les aime. Écrit d’une plume nerveuse et musclée, sans temps mort, dans une atmosphère feutrée, presque en huis clos, il m’a tout de suite captivée. On est aux alentours de 2040, ce n’est pas loin et tout est plausible. En Antarctique, sur la base polaire où tout est soigneusement organisé, un homme a disparu. Il semblerait qu’il se soit suicidé mais son corps n’a pas été retrouvé. Bizarre…. Apollon Maubrey est envoyé sur place, officiellement pour le remplacer mais il est également chargé d’enquêter discrètement afin de comprendre ce qu’il s’est passé. Lire l’article en entier sur Le Coin du Polar (blog Médiapart)
Un livre de Guy Girard, ISBN 978-2-911917-83-7 140 x 200 mm / 50 pages 12 €
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Sur le livre
Poèmes écrits pendant ou au retour de séjours plus ou moins longs en quelques pays d’Asie, d’Amérique du Nord ou d’Europe, ils se veulent des moments d’évidence lyrique, où se conjuguent, à l’observation d’une réalité tremblant sur ses lisières, les injonctions d’un imaginaire étirant ses latitudes et longitudes vers la ligne d’un horizon semblable à ce pont traversé en Corée, qui est une « marelle de glace / sous laquelle les truites ont le cœur en feu ».
Trois nouvelles, trois déserts, trois êtres aussi étranges que solitaires, pour lesquels le temps et l’existence ne se mesurent pas à l’aune habituelle.
Il y a d’abord celui qui vit (survit, végète ?) sur une montagne qu’il parcourt en tous sens, créant un complexe réseau de sentiers, et où les objets banals (mottes de terre, feuilles mortes, bâton…) deviennent des sortes de trésors ; une montagne dont il ne descend que pour en trouver une autre, infatigable Sisyphe randonneur, et avec laquelle il semble se confondre. Il y a ensuite le gardien d’une station-service où jamais ne s’arrête une automobile, espèce de Bagdad-Café bordé de rails vides et à l’horizon duquel ne passent que de rares individus, et dont le bâtiment, jusqu’au siège où est assis notre bonhomme, est envahi par un imbroglio de cactus qui l’empêche de bouger. Il ne vit que par son regard, son dialogue avec quelques bêtes et des souvenirs de jeux à caractère surréaliste. Et il y a celui qui, avec sa brouette, transporte inlassablement d’un tas à l’autre du minerai où se cachent des pépites d’or, dans un environnement totalement minéral, « sans oublier de faire une pause tous les trois mois pour boire un peu de l’eau qui sort du robinet de l’atelier, et respirer de temps en temps » ; lui aussi, traçant d’éternels sillons, soliloque et erre dans son monde, « citoyen de la mine » qui est sa vie, son horizon immuable.
Alain Joubert, Toyen. Petits faits et gestes d’une très grande dame, Ab irato, 2022
Comptée au nombre des surréalistes, née à Prague et figure majeure de l’avant-garde tchèque, Toyen (Maria Čerminová, 1902-1980) dépasse largement les limites des classifications. Créatrice avec Jindřich Štyrský de l’artificialisme et fondatrice du mouvement surréaliste tchèque, elle rejoint après la guerre le groupe français, liée d’une forte amitié avec certains de ses membres. L’exposition de ses œuvres (peintures, collages, dessins etc.) au Musée d’Art Moderne de Paris (jusqu’au 24 juillet 2022) témoigne de l’originalité de son œuvre. Cette originalité, Alain Joubert (1936-2021) en témoigne à sa manière, celle de quelqu’un qui, lui-même partie prenante dans les activités surréalistes des années 1950-1960, a connu Toyen dans sa vie quotidienne, dont il évoque ici « quelques moments », montrant combien sa « vie réelle » a pu influer sur sa « vraie vie », celle de l’art.
Un livre de Benoit Meunier, ISBN 978-2-911917-81-3 115 x 165 mm / 96 pages 12 €
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Sur le livre
Comment s’échapper des pièges du quotidien – même insignifiants en apparence, comment trouver la sortie ? Désertiques est un triptyque de trois nouvelles situées chacune dans un espace/temps indéfini, où le protagoniste est en butte à la solitude et l’absurdité de l’existence, où il se trouve enfermé. Dans ces récits labyrinthiques, ponctués de rebondissements à la lisière du fantastique, un même dénouement libérateur verra le personnage s’échapper. Ce recueil est une réflexion poétique et ironique sur notre quotidien, et peut-être, aussi, un éloge de la fuite et de la révolte.
Un livre d’Alain Joubert, ISBN 978-2-911917-80-6 110 x 150 mm / 46 pages 9 €
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Sur le livre
« On se ferait une idée incomplète de l’univers de Toyen si l’on voulait le reconstituer uniquement à partir de ses toiles » rappelle Alain Joubert en citant André Breton. Il s’engouffre dans cette porte entrouverte par l’auteur du Manifeste du surréalisme pour évoquer avec délectation quelques moments de la vie de Toyen, quelques aspects de son comportement au jour le jour, quelques anecdotes auxquelles il s’est trouvé mêlé, de près ou de loin ; certain que la « vraie vie » de Toyen, celle de ses images, prenait d’abord racine dans sa vie quotidienne. « Et puisque le cinéma occupait une très large partie de son temps d’incubation poétique, je me permettrai, prévient Alain Joubert, de traiter mes souvenirs sur Toyen comme autant de courts métrages où son personnage apparaîtra de manière récurrente, à la manière d’un Charlot ou d’un Buster Keaton dans les inoubliables bandes de l’âge d’or cinématographique. » Un livre plein d’umour sans H comme l’écrivaient les surréalistes, qui rend pleinement hommage à une artiste hors du commun.
Un livre de Jacques Abeille, Anne-Marie et Jean-Pierre Guillon, Un Carnet d’excursion Avec une présentation de Gilles Bounoure ISBN 978-2-911917-62-2 50 pages 11 €
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Sur le livre
Ce livre à la fois poétique et graphique est composé d’Un carnet d’excursion qui donne son titre au livre et du Manuel du vitrier précédé d’une présentation de Vincent Bounoure. Un carnet d’excursion est un poème en prose que Jacques Abeille acheva au début des années 1970, accompagné de dessins à l’encre de Chine qu’Anne-Marie Guillon. Le manuel du vitrier est un dialogue graphique initié en 1978 par Jean-Pierre Guillon avec Jacques Abeille, qui devint un jeu entre eux – le jeu du téléphone – qui dura quelques mois : à l’envoi d’un dessin, son destinataire répondait par un autre dessin réinterprété à sa manière, cette dernière interprétation servant de support à la réponse graphique suivante et ainsi de suite : Ce dialogue est ainsi composé d’une suite de 14 dessins qui se répondent les uns les autres.
Un livre de Manuel Anceau Avec des dessins d’Eve Mairot Récits littéraires (nouvelles) ISBN 978-2-911917-78-3 165 pages 16 €
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Sur le livre
Il s’agit d’un recueil de douze nouvelles qui oscillent entre rêve et réalité, dont les thèmes récurrents sont la solitude, la perte, la mise à l’écart. La plupart de ses protagonistes sont traversés par la souffrance aiguë causée par la perte d’un être cher, la solitude, l’ennui ou la fuite du temps qui passe, qui les éloignent davantage de leur bonheur perdu. Souvent le fantastique intervient auprès des personnages comme un élément salvateur qui les délivre de leur souffrance. Cette délivrance passe par la marginalité, la folie, uniques vecteurs qui permettent d’atteindre la « rive bienheureuse ». Un humour fulgurant vient souvent faire contrepoint face à la noirceur de ce qui nous est conté.
Jindřich Štyrský, Poésie Poésie tchèque / édition bilingue ISBN 978-2-911917-71-2 15 € / 86 pages
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Jindřich Štyrský est né en 1899 à Cermna (Autriche-Hongrie) et décédé en 1942 à Prague, en Tchécoslovaquie. Peintre, photographe, poète et théoricien, c’est l’un des cofondateurs (1934) et une figure majeure du groupe surréalisme tchèque de l’entre-deux guerres. En même temps que son amie la peintre Toyen, il a participé aux activités de l’association Devětsil, et en 1926, à Paris, avec Toyen, lancé un « isme » original : l’artificialisme.
EVENEMENT – Il s’agit de la première édition en français d’un livre de Jindřich Štyrský, qui plus est en édition bilingue. La traduction et la présentation sont de Petr Král.
Nuit polaire est un thriller qui se passe en Antarctique, dans un futur proche, aux alentours de 2040. L’enquête d’Apollon Maubrey sur la disparition mystérieuse d’un homme emmène les lectrices et lecteurs au croisement d’enjeux scientifiques, géopolitiques et écologiques que nul n’aurait imaginé vingt ans plus tôt.
Le récit évolue dans l’espace dangereux et confiné des bases polaires et celui sauvage du continent antarctique.
Article de Pierre Vandrepote sur L’Autre côté des nuages d’Alain Joubert (Ab irato, 2020), paru sur le site Poésie et peinture, l’impensé imaginaire en décembre 2O2O.
Enfance d’un poète qui ne s’est jamais pris pour un grand « pohète », à l’inverse de tant d’autres : « Non, ce qui m’amusait, ce qui séduisait mes oreilles aux aguets, c’était le bruit des mots, la sonorité des syllabes, le choc des dentales, le sifflement des sifflantes, le rythme des phrases, la violence ou la douceur avec laquelle on les prononçait… » L’enfant a grandi, enfin il a su aussi rester enfant, mais comme on dit, il a grandi. Il a aimé, il a gardé sa révolte, il a gardé son « noir », son désespoir et son espoir, ses espoirs, ses bonheurs, sa colère, la face inconnue de ses nuages : « et l’homme-oiseau ne fit ni une ni deux il fit tout simplement le tour de lui-même le tour du noir qui l’habitait de sa mémoire noire et à coups de bec et de pieds il fit voler le spectre en éclats et toutes les couleurs se répandirent en lui et hors de lui et l’aurore se sentit soudain boréale »
L’oiseau donc vint à naître non sans vivacité. Prêt à rêver le monde, mais comme il n’était guère; amant de la beauté, mais ulcéré par l’injustice; amoureux de vivre et pourtant se méfiant de ce dont sont capables les humains, nos chers semblables. Il paraît qu’il faut apprendre, par exemple la patience : « Rentrer en soi pour sortir à pas de loup. »
Difficile de se débarrasser du noir, d’autant que parfois il sied si bien. J’ai connu Alain Joubert tout de noir vêtu. Sa blondeur. La liberté des contradictions. On n’y insistera jamais assez. Le temps, la mort du temps; et si cela s’appelait l’instant ? Le jeune surréaliste qu’il est n’aime pas mettre sa poésie en avant, mais son désir d’un autre « être ensemble » est là, qui toujours affleure : « L’élan des amis qui dansent Fait battre la paupière de l’amour Crispe le sang Et ruine les glaciers ardents »
François-René Simon, En attendant Nadeau, 18 novembre 2020
Alain Joubert, vous le fréquentez depuis plus d’un demi-siècle, vous croyez le connaître, vous avez lu et approuvé tout ce qu’il a publié ici, là, et même ailleurs, confidentiellement d’abord, ouvertement ensuite ! Et puis voilà que vous arrive un petit objet rectangulaire plein de poésie et même de… poèmes ! Ce n’est pas que vous n’en croyiez pas vos yeux, mais la surprise est grande. Certes, vous connaissez l’hommage d’Alain Joubert à Joyce Mansour publié par son ami et poète trop méconnu Pierre Peuchmaurd (à qui est dédié « Parce que c’était lui », une déclaration d’amitié montaigneuse), vous connaissez aussi cette « traduction optique », avec sa chère Nicole, des œuvres du Tchèque Roman Erben. Vous connaissez même sa réponse à l’enquête menée au lendemain de l’autodissolution parisienne du mouvement surréaliste (« Manomètre », dans Rien ou quoi ?, 1969). Mais il s’agissait en l’occurrence d’une mise à la ligne de la prose, pour mieux faire ressentir la mise au point.g qu’elle exprimait (l’écriture inclusive peut inclure d’autres notions que le genre). Mais, d’abord, la question du titre, si chère à l’auteur. L’autre côté des nuages est une invitation au merveilleux inconnu et sans doute aussi un petit clin d’œil à l’écrivain et dessinateur Alfred Kubin, auteur d’un conte onirique intitulé précisément L’autre côté, en même temps qu’un clin du second œil adressé par le cinéphile Joubert au Nosferatu de Murnau et à son cartouche tant prisé des surréalistes : « Quand il fut de l’autre côté du pont, les fantômes vinrent à sa rencontre » Sans parler du légendaire L’autre côté du miroir qu’on pourrait faire suivre de et ce qu’Alain, et non Alice, y trouva. Voilà que, dès le titre, nous sommes invités à franchir le mur du rationnel et à nous émerveiller du pouvoir des mots, de ce qu’ils charrient de sens et de sons, de leur faculté à s’immiscer dans les failles insoupçonnées du réel. « Les merveilleux nuages » chers à Baudelaire ne sont en fait que des portes à ouvrir dans le ciel de la poésie (Magritte aurait pu rendre visuelle, c’est-à-dire réelle, cette opération).
Samedi 3 octobre 2020 à 13h30 De l’autre côté des nuages d’Alain Joubert (éditions Ab Irato) Lormain de Manuel Manceau (Ab Irato)
Entretien avec Alain Joubert, Manuel Manceau et les éditions Ab irato… Entretien ponctué de lectures d’extraits des livres par Nicolas Mourer…
En fin de chroniques, il sera question de cinéma deux films sur les écrans le 7 octobre : Maternal de Maura Delpero (7 octobre 2020) Yalda. La nuit du pardon de Massoud Bakhshi (7 octobre 2020)
Alain Joubert, L’Autre côté des nuages avec des dessins de Georges-Henri Morin Ab irato, 2020, ISBN 978-2-911917-76-9 16 € / 126 pages
+ 2€ de partage des frais d’envoi
Alain Joubert – a découvert le surréalisme en 1952 et a participé dès lors à toutes les activités surréalistes jusqu’à l’autodissolution du groupe en 1969. Il avait été frappé au sein du groupe du fait que les jeunes surréalistes se croyaient tenus de brandir un ou deux poèmes pour tout viatique. Pour pallier à une véritable inflation poétique, il décidait de ne pas montrer au groupe ses poèmes. L’essentiel de son activité consistant dès lors en réflexions théorique et politique, courts pamphlets, essais portant sur la nature du théâtre et du cinéma ; mais pas de poèmes… L’Autre côté des nuages réunit pour la première fois l’ensemble de son œuvre poétique, inédite pour l’essentiel.
Par ces temps de naufrage prévu, organisé, où mafieux et dépeceurs se frottent les mains, lors même qu’on décapite (comme toujours) à qui mieux mieux les gardiens de phare, l’Échaudée est ce canot où morts et vivants rament de concert, souquent et halètent – pirates de haute moralité bien sûr, révoltés qui ne se résignent pas, ou simples amoureux des vagues hautes et belles, brodant d’écume vivante leur séjour ici-bas